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Contexte du système éducatif français, ou pourquoi devenir professeur aujourd’hui ?

Contexte du système éducatif français, ou pourquoi devenir professeur aujourd’hui ? 1024 684 Le Choix de l'école

Contexte du système éducatif français, ou pourquoi devenir professeur aujourd'hui ?

De plus en plus, la presse se fait l’écho d’un système éducatif français qui dysfonctionne : la France chute dans les classements internationaux, l’école ne joue plus son rôle d’ascenseur social, à chaque rentrée la même rengaine du manque d’enseignants… Selon un baromètre de 2021, 78% des Français estiment que la situation de l’école et de l’éducation en France s’est dégradée ces cinq dernières années*. Mais qu’en est-il exactement ? Pour vous aider à appréhender les différentes thématiques de l’éducation en France, nous vous proposons un état des lieux.

Il suffit d’un professeur – un seul – pour nous sauver de nous-même et nous faire oublier tous les autres.

Daniel Pennac, Chagrin d’école.

Le système éducatif français en bref

L’Éducation nationale en France aujourd’hui, c’est :

  • 6,4 millions d’élèves au primaire ;
  • 3,4 millions d’élèves au collège ;
  • 2,2 millions d’élèves au lycée ;
  • Près de 730.000 professeurs dans l’enseignement public.

Au lycée, on différencie la voie générale et technologique (2 tiers des élèves) et la voie professionnelle (1 tiers des élèves), cette dernière préparant aux bacs pro et aux CAP. 

Point important : l’éducation prioritaire. Les REP (réseaux d’éducation prioritaire) et REP+ (réseaux d’éducation prioritaire renforcés) ont remplacé les ZEP en 2015. Dans ces réseaux, le contexte économique, social et culturel est difficile, les moyens sont donc adaptés dans le but de “donner plus à ceux qui ont moins”. L’éducation prioritaire concerne un élève sur cinq à la rentrée 2022. 

En mai 2023, Emmanuel Macron a présenté une réforme du lycée professionnel, qu’il a qualifiée de « cause nationale ». Cette réforme a trois objectifs principaux : la lutte contre le décrochage scolaire, l’insertion professionnelle et la reconnaissance de l’engagement des enseignants. De son côté, le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse Gabriel Attal a présenté ses trois priorités : la maîtrise des savoirs fondamentaux, le remplacement des absences des professeurs et le bien-être à l’école. Tout cela avec un objectif absolu : élever le niveau.

Un niveau scolaire en baisse

“Élever le niveau”. Un objectif qui apparaît essentiel au regard des scores de la France, qu’il s’agisse des classements internationaux ou des évaluations nationales.

  • Selon le classement TIMSS 2019, les élèves de quatrième en mathématiques ont le niveau des élèves de cinquième il y a 25 ans* ;
  • Toujours selon le classement TIMSS 2019, les élèves français de CM1 en mathématiques et sciences se placent avant-derniers par rapport aux autres pays de l’OCDE ;
  • Les évaluations PIRLS sur la lecture montrent une baisse quasiment continue du niveau des élèves de CM1 depuis 2001, avec un léger rebond en 2021.

Lorsque l’on regarde les chiffres de plus près, on se rend compte des fortes inégalités entre les élèves. Ces inégalités se révèlent selon les voies : professionnelle ou générale, et selon la scolarité en éducation prioritaire ou non. Avec cela vient se recouper le milieu social : en effet, les classes sociales défavorisées sont largement surreprésentées en voie professionnelle et forment le public principal de l’éducation prioritaire.

Des inégalités sociales et scolaires accrues

Le rapport PISA 2018 note que la France fait partie des pays de l’OCDE où la dépendance de la réussite scolaire à l’origine sociale est la plus importante.

Ces inégalités, on les retrouve dès l’entrée en CP : en REP+, plus de la moitié des élèves arrivent en CP avec des difficultés, particulièrement en résolution de problèmes mathématiques et en compréhension des mots à l’oral.*

Or à ces inégalités issues du milieu social viennent s’ajouter des inégalités de traitement : alors que le classement REP devrait permettre une meilleure qualité de l’enseignement grâce à des aménagements et plus de moyens, c’est l’inverse qui se produit : temps d’apprentissage raccourci (problèmes de discipline, exclusions et absentéisme), pratiques pédagogiques moins porteuses et surreprésentation des enseignants non-titulaires et peu expérimentés.* Le rapport du CNESCO sur les inégalités de 2016 met en avant “des contextes d’apprentissages particulièrement peu favorables pour les élèves socialement défavorisés” et note que ces élèves “sont confrontés à un climat scolaire qui se dégrade plus rapidement que celui dans lequel vivent leurs pairs plus favorisés”. 

Résultat : en REP+, 53,5% des élèves entrant en sixième sont dans les plus bas niveaux aux évaluations de français et 63% dans les plus bas niveaux aux évaluations de mathématiques, alors que ces chiffres sont de 25,7% et 30,6% dans les collèges publics hors éducation prioritaire.* Ces disparités de compétences scolaires se creusent ensuite tout au long du collège.*

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Une orientation subie qui favorise le décrochage scolaire

À partir de l’entrée au lycée, les inégalités se traduisent d’une nouvelle façon : l’orientation. Le rapport “Inégalités sociales et migratoires” du CNESCO de 2016 relève qu’ « à notes égales au contrôle continu en français et en mathématiques, la probabilité d’accéder à une seconde générale ou technologique est deux fois plus élevée pour un élève issu de milieu favorisé que pour un élève issu de milieu défavorisé ». Or, un tiers des élèves entrant en voie professionnelle décrochent avant l’obtention d’un diplôme. De plus, alors que les diplômes des voies professionnelles devraient permettre une bonne insertion sur le marché du travail, la réalité est différente : deux ans après l’obtention de leur diplôme (et hors poursuite d’études), seuls 43% des détenteurs de CAP et 55% des détenteurs d’un bac pro ont un emploi.* 

L’orientation n’est malgré tout évidente que pour peu d’élèves : la moitié des jeunes de 17-23 ans regrettent leur choix d’orientation après le bac.* La réalité, c’est qu’ils ne connaissent pas – ou très peu – le monde du travail et les différentes voies qui y mènent. Ils sont familiers des métiers de leurs proches et de ceux qu’ils côtoient au quotidien, mais ils ignorent l’existence de centaines d’autres. Ils sont angoissés à l’idée de choisir leur futur métier, oubliant les nombreuses passerelles qu’ils rencontreront et les évolutions qui animent les carrières professionnelles : une personne change de métier entre 5 et 13 fois au cours de sa carrière.* 

Les lycéens issus de milieux défavorisés sont alors encore plus désavantagés : ils reçoivent moins de conseils personnalisés et d’informations, sont sensibilisés plus tard aux différentes possibilités (parfois seulement en janvier de l’année de terminale), ont moins d’opportunités de parler à des adultes ayant expérimenté des parcours variés.

Alors, pourquoi devenir professeur aujourd’hui ?

Parce que toutes ces données peuvent être désespérantes, parce qu’on peut être tenté de penser que rien ne va, et de se sentir totalement impuissant… Et pourtant, à notre échelle, nous pouvons changer les choses. Nous pouvons agir au quotidien pour contribuer à la réussite scolaire de tous les élèves. 

Trop d’élèves perdent des heures de cours, car ils n’ont pas d’enseignants. En assumant ce rôle, en vous engageant dans ce métier, vous leur donnez concrètement plus de chance de réussir. En vous formant à l’enseignement, à la pédagogie, vous leur donnez de meilleurs outils pour qu’ils progressent. En les accompagnant au quotidien, en partageant votre parcours auprès de ceux qui se questionnent et qui se cherchent, vous les aidez à mieux s’orienter, à découvrir les voies qui s’offrent à eux. 

La pénurie de professeurs est le résultat de plusieurs facteurs : dévalorisation de la rémunération, perte de reconnaissance sociale, conditions de travail difficiles, problématiques de mobilité professionnelle et géographique, sentiment d’isolement…* Il est temps d’inverser la tendance.

Devenir enseignant, c’est se lancer dans un métier riche à la fois intellectuellement et humainement, c’est utiliser toutes les compétences que l’on a acquises et en développer de nouvelles, c’est contribuer à une société plus juste, et façonner le monde de demain. 

C’est aussi se lancer dans un métier qui peut être difficile, solitaire, et toujours exigeant. Le Choix de l’école est né de ces multiples constats : les élèves aujourd’hui ont besoin de professeurs motivés, animés par des convictions fortes, capables de dispenser des enseignements de qualité. Et pour cela, nous accompagnons et nous formons des personnes qui souhaitent devenir ces professeurs-là. Nous leur offrons une formation solide, à la fois disciplinaire et transversale, le soutien actif d’une communauté centrée sur le partage et l’entraide, ainsi que de multiples ressources concrètes et théoriques. 

Alors, pourquoi pas vous ?

Pour aller plus loin

Vous aussi, sautez le pas vers l’enseignement au primaire, collège ou lycée professionnel en étant formé et accompagné par l’association Le Choix de l’école.

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