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Les spécificités de l'enseignement en éducation prioritaire

Les spécificités de l’enseignement en REP

Les spécificités de l’enseignement en REP 1024 684 Le Choix de l'école

Les spécificités de l'enseignement en REP.

Aude a enseigné les mathématiques dans des collèges d’éducation prioritaire de Seine-Saint-Denis avec l’accompagnement du Choix de l’école. Aujourd’hui, elle est responsable de la formation et de l’accompagnement des jeunes professeurs qui se lancent dans l’enseignement avec l’association. Dans cet article, Aude revient sur les principales spécificités de l’enseignement en Réseau d’Éducation Prioritaire (REP) aujourd’hui.

Savoir adapter ses cours à des niveaux très hétérogènes.

Le niveau des collégiens en REP est très hétérogène mais globalement faible*. C’est pourquoi il est primordial de comprendre où en est l’élève pour proposer un cours qui va lui permettre de progresser et de combler ses lacunes. Pour répondre à ces problématiques, il est impératif de savoir différencier ses cours, c’est-à-dire de les adapter aux différents niveaux existants dans une même classe. 

Par ailleurs, beaucoup d’élèves évoluent dans des conditions qui compliquent le travail individuel et peuvent faire obstacle aux apprentissages. Il est donc également nécessaire d’en tenir compte.

Faire évoluer sa pratique d’enseignement.

Les enseignants bénéficient d’une grande liberté pédagogique et en collège d’éducation prioritaire ils sont tous les jours amenés à innover, adapter leurs cours, pour capter l’attention des élèves et les mettre dans des postures d’apprentissage.

On pourrait résumer l’état d’esprit à adopter en REP par : tester, se tromper, réessayer, réussir. En bref, il faut oser avec les élèves et se remettre en question constamment !

De ce fait, l’enseignement en REP est particulièrement stimulant. Comme le disait Philippe Meirieu, chercheur en sciences de l’éducation : “En matière de pédagogie, ce sont souvent des élèves difficiles ou en difficultés que viennent les solutions qui vont ensuite être appliquées à tous.”

Aborder la symétrie en mathématiques à l’aide de chorégraphies, travailler les fractions en cuisinant, réviser une notion d’anglais à l’aide d’un escape game, réviser les figures de style en jouant à Time’s Up… Voici quelques exemples parmi tant d’autres.

Travailler constamment sa posture et sa gestion de classe.

En classe, la différenciation et l’innovation sont possibles si et seulement si l’enseignant a auparavant fixé un cadre et des règles de classe claires et cohérentes avec les élèves. Tout l’enjeu de l’enseignement en REP est dans l’instauration d’une relation de confiance et de bienveillance avec les élèves.

La relation affective est donc primordiale, mais ne doit pas primer sur notre mission qui est de guider les élèves vers les apprentissages et leur donner le goût d’apprendre.

enseignement en REP posture et gestion de classe

Être investi au sein de l’équipe pédagogique.

Certes, le turnover des enseignants en REP est important, c’est une réalité, mais vous rejoignez très souvent une équipe jeune, énergique, et engagée. L’intégration s’y fait facilement.

Les collèges REP regorgent d’enseignants passionnés et il y a un vrai climat d’entraide et de solidarité. C’est très rassurant lorsqu’on débute dans l’enseignement.

Et puis il y a une vraie valorisation du collectif enseignant. En REP+, 1h30 par semaine est consacrée à un temps d’échanges entre enseignants. Ces temps de concertation pédagogiques sont de belles occasions de créer des projets communs et trans-disciplinaires pour les élèves.

Les enseignants accompagnés par Le Choix de l’école enseignent dans des établissements publics des territoires les moins favorisés. Ils sont ainsi, pour la plupart, affectés dans des écoles primaire, collèges lycées professionnels REP ou REP+. Pour en savoir plus >

Le rôle de l’enseignant en éducation prioritaire, par Philippe Dive, professeur agrégé de SVT.

[Focus] Des ZEP aux REP : les grandes dates de l’éducation prioritaire.

1981 : création des ZEP en par Alain Savary

Pour bien comprendre ce que sont les REP, il faut revenir en 1981 avec la création des ZEP (zones d’éducation prioritaire) par Alain Savary, alors Ministre de l’Éducation Nationale.

La circulaire du 9 juillet 1981 en précise l’objectif : “corriger l’inégalité sociale par le renforcement sélectif de l’action éducative dans les zones et dans les milieux sociaux où le taux d’échec scolaire est le plus élevé.”.

1997 : création des REP

C’est en 1997, lors de la refonte de la carte des ZEP, que sont créés les REP (réseaux d’éducation prioritaire). Ces réseaux associent, à des établissements déjà en ZEP, des écoles et collèges qui nécessitent une aide particulière en raison des difficultés qu’ils rencontrent. Cette nouvelle circulaire entend “faire des REP des lieux d’initiatives et d’innovations pédagogiques au service de la réussite des élèves qui en ont le plus besoin.”

2014 : distinction entre REP et REP+

En 2014, la refondation de l’éducation prioritaire apporte une distinction entre deux niveaux d’intervention : les REP et les REP+ pour les quartiers les plus en difficulté. Cette année-là, 350 établissements sont labellisés REP+.

Les REP et REP+ en 2022.

Aujourd’hui, la politique d’éducation prioritaire est basée sur un indice social, formé à partir des indicateurs suivants : la part d’élèves dont les parents font partie des catégories socioprofessionnelles défavorisées, la part d’élèves boursiers, la part d’élèves résidant en zone urbaine sensible ainsi que la part d’élèves arrivant en sixième avec au moins un an de retard.

  • Les REP accueillent environ 20 % des élèves en France aujourd’hui (Rapport Azéma-Mathiot 2019).
  • À la rentrée 2022, 1092 réseaux composent la carte de l’éducation prioritaire, dont 361 collèges REP+ et 731 collèges REP (education.gouv.fr).

*Quelques chiffres sur le niveau en REP :

Les résultats des évaluations de début de sixième en 2021 publiés par la DEPP soulignent le faible niveau des élèves scolarisés en éducation prioritaire à l’entrée au collège : en début d’année scolaire 2021-2022, 70,9 % des élèves de REP+ entrant en sixième présentaient une maîtrise satisfaisante du français, contre 80,1 % en REP et 90,3 % dans les autres collèges publics. En mathématiques, les proportions sont respectivement de 42,2 %, 54,7 % et 73,5 %. 

Un rapport de la Cour des comptes publié en 2018 notait que “seuls 36 % des élèves entrant en 6e de REP+ maîtrisent à la fois la langue française et les principaux éléments scientifiques en début de 6e, contre près d’un élève entrant en 6e sur deux en REP et deux tiers des élèves entrant en 6e hors éducation prioritaire.”

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