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S’engager pour l’éducation à l’échelle européenne

S’engager pour l’éducation à l’échelle européenne 1024 684 Le Choix de l'école

S'engager pour l'éducation à l'échelle européenne

Après quatre ans à enseigner le français en collèges et lycées dans le 93 avec Le Choix de l’école, Émilie a rejoint le programme Fellowship de Tech for All. Dans cette interview, elle raconte sa reconversion et son engagement pour l’éducation à une plus grande échelle.

Quel a été ton parcours avant l’enseignement ?

Après une classe préparatoire, j’ai intégré l’ESCP et suivi un double cursus avec Centrale-Supélec. Tant d’opportunités de découvertes, de conférences et de rencontres ! Rapidement, je me suis tournée vers la majeure en entrepreneuriat, attirée par l’énergie qui en émanait.

Mon parcours professionnel a suivi ce fil rouge entrepreneurial : investissement public chez Bpifrance et privé dans un fond de venture capital, business development en start-up, service civique en Côte d’Ivoire avec l’association Empow’Her… Des contextes variés qui ont confirmé mon goût pour l’entrepreneuriat. 

Je me suis donc lancée : pendant mon master 1 à Madrid, j’ai cofondé une association, “Come y da”, inspirée du concept de TooGood ToGo. Plus tard, à la fin de mes études, Simon Bastide et moi avons lancé Valomat, une entreprise à impact dédiée à la revalorisation des matériaux industriels.

Comment en es-tu venue à l’enseignement ?

L’autre fil rouge de mon parcours est mon engagement pour l’éducation. Dès que j’en ai eu l’âge, j’ai passé le BAFA et animé des colonies de vacances. Certains souvenirs sont vivaces : bien que physiquement épuisants, ils me remplissaient d’énergie pendant des mois.

En parallèle de mes études et de mes premiers emplois, j’ai continué à m’investir dans des associations comme Le Pavillon et Unis-Cité, pour offrir du soutien scolaire et des ouvertures culturelles aux adolescents. 

Quand la pandémie est arrivée, elle a lourdement touché le secteur industriel. Alors que Valomat était en pleine croissance et que nous nous apprêtions à réaliser une deuxième levée de fonds, tout s’est brusquement arrêté. En accord avec nos investisseurs et l’équipe, j’ai pris la décision de laisser la direction à une nouvelle personne pour faire face à la crise.

Ce moment de transition m’a donné l’opportunité de réfléchir à mes priorités. La question qui me guidait était : « Qu’est-ce qui me donne véritablement de l’énergie ? » Et la réponse s’est révélée lors d’une conversation avec un ami : contribuer à l’éducation des générations futures.

J’avais déjà entendu parler du programme “Le Choix de l’école” et j’avais beaucoup d’admiration pour celles et ceux qui faisaient le choix de s’engager dans l’enseignement, notamment dans les contextes prioritaires. Après une discussion inspirante avec Pierre-Alexis, un alumni de la cohorte V, j’ai décidé de franchir le pas à mon tour. Tout est allé très vite et le 1er septembre 2020, j’ai fait ma première rentrée comme enseignante !

Comment s’est passée ta dernière année d’enseignement ?

La rentrée 2023 a marqué ma quatrième et dernière année en tant que professeur de français, après avoir enseigné dans des collèges et lycées du 93, tous situés en éducation prioritaire. Enseigner est un métier aux multiples facettes, avec son lot de défis et de grandes satisfactions. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est la relation de confiance et d’écoute que je construis au quotidien avec mes élèves. Être présent jour après jour, même lorsque les élèves testent les limites (et ils le font !). C’est cette constance qui finit par porter ses fruits.

Parmi mes meilleurs souvenirs, il y a les derniers préparatifs avant les grands projets : la répétition générale avant une pièce de théâtre jouée devant les familles ou les derniers ajustements avant un concours d’éloquence. Voir les élèves se dépasser et être fiers de leurs réalisations est une immense source de motivation.

La dernière année, je me suis particulièrement consacré à un projet qui me passionne : l’histoire de l’art. Grâce au parcours de formation CLEF proposé par le Louvre, j’ai eu la chance d’emmener mes élèves au musée pour explorer la littérature à travers la peinture et la sculpture. C’est une façon de rendre la littérature plus tangible et vivante pour eux, tout en leur ouvrant des horizons culturels nouveaux.

Le métier d’enseignant, bien sûr, est exigeant, mais ce qui le rend si spécial, c’est l’entraide entre collègues. Partager nos réussites, nos doutes, et savoir que l’on peut compter les uns sur les autres pour un conseil ou un soutien, cela fait partie de la richesse de cette profession. 

Pourquoi as-tu décidé de rejoindre le Fellowship proposé par Teach for All ?

En débutant cette dernière année d’enseignement, j’avais déjà décidé de réorienter mon parcours tout en approfondissant ma compréhension du système éducatif. J’ai participé à des conférences comme Educatech et celles du Collège de France, et me suis plongée dans des rapports tels que ceux de l’OCDE et de Vers le Haut. Lorsque l’opportunité de rejoindre le Fellowship de Teach For All s’est présentée, j’y ai vu une chance unique de réfléchir aux enjeux éducatifs à une échelle européenne. Ce programme incarne pour moi un espace privilégié pour échanger des idées, découvrir de nouvelles pratiques et envisager des solutions concrètes aux problèmes que rencontre l’éducation aujourd’hui.

La sélection se déroule en deux étapes : une candidature écrite suivie d’un entretien avec des directeurs européens du réseau. En 2024, nous sommes deux Françaises à avoir été retenues.

Concrètement, comment se passe le Fellowship ? 

Nous étions trente alumni issus de toute l’Europe à suivre ce programme. Le Fellowship a commencé en janvier 2024 par un séjour de quatre jours à Bucarest. Ensuite, les activités se sont poursuivies en ligne pendant six mois avant une nouvelle rencontre en juin à Turin. Le rythme est soutenu, avec quelques heures d’engagement par semaine, des conférences, des lectures et des échanges réguliers entre pairs.

Jusqu’ici, l’intervention qui m’a le plus marquée est celle de Xavier Prats Monné, ancien directeur éducation de la Commission Européenne. Il a partagé avec nous sa vision des enjeux éducatifs européens et les qualités requises pour les leaders de demain

J’ai également apprécié les discussions en petits groupes, qui sont structurées selon différents formats comme « écouter les points de vue opposés », « retrouver un élan de motivation » ou « élaborer un plan d’action pour un objectif spécifique ».

Ce fellowship est encore en construction – ce n’était que la deuxième édition – mais je le recommande à tous ceux qui souhaitent s’engager dans une réflexion profonde sur les enjeux éducatifs et rencontrer des personnalités inspirantes. 

Vous pouvez évidemment me contacter si vous voulez en savoir plus !

Pour aller plus loin

Vous aussi, sautez le pas vers l’enseignement au primaire, collège ou lycée professionnel en étant formé et accompagné par l’association Le Choix de l’école.

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