
Débuter l’enseignement en primaire
Débuter l’enseignement en primaire https://www.lechoixdelecole.org/wp-content/uploads/2025/03/Martine-Abela-1024x683.jpg 1024 683 Le Choix de l'école Le Choix de l'école https://www.lechoixdelecole.org/wp-content/uploads/2025/03/Martine-Abela-1024x683.jpgDébuter l’enseignement en primaire avec Martine, référente du Choix de l’école
Martine Abela, référente incontournable des enseignants de primaire au Choix l’école, revient sur son parcours riche, structuré autour des difficultés scolaires des élèves et de la formation des nouveaux enseignants.
Peux-tu te présenter, quel est ton parcours ?
J’ai été bibliothécaire pendant une quinzaine d’années avant de me reconvertir dans l’enseignement. J’ai commencé par enseigner en grande section et en école élémentaire et puis j’ai enseigné en Segpa. La Segpa – Section d’enseignement général et professionnel adapté – est une petite section au sein du collège qui regroupe des élèves qui ont des difficultés d’apprentissage. Suite à ces années d’enseignement, je suis devenue formatrice d’enseignants spécialisés, puis conseillère pédagogique ASH – Adaptation scolaire et Scolarisation des élèves Handicapés – et généraliste.
Et puis j’ai été directrice de l’école interne du foyer de l’enfance de Villepinte. Suite à cette riche expérience, je suis devenue directrice de Segpa, et puis directrice d’école d’application (DEA).
Aujourd’hui, je poursuis ce métier de conseillère pédagogique au sein du Choix de l’école. En parallèle, je suis assesseuse au tribunal pour enfants de Pontoise et je travaille pour un organisme de formation qui prépare au concours de professeur des écoles.
Comment as-tu connu le Choix de l’école et quelles sont tes missions ?
J’ai connu l’association par le biais d’une amie, directrice de Segpa, qui travaillait avec le Choix de l’école. Elle m’a parlé de l’association en 2022, lors du lancement du programme à destination des enseignants du premier degré.
J’ai construit le premier campus d’été pour le primaire. Depuis, je poursuis cette mission en participant à la construction des programmes des campus d’été, d’automne et d’hiver pour le primaire. On détermine les thématiques et je fais appel à mon réseau pour trouver des intervenants.
Mon autre mission est de participer à la formation et à l’accompagnement des enseignants du premier degré. Cette année, j’accompagne onze enseignants. J’effectue cinq visites en classe pour ceux en première année et trois pour ceux en seconde année. Je fais des entretiens téléphoniques avec les enseignants après chaque période pour faire un bilan. J’anime également des ateliers de façon ponctuelle.
Quels aspects du programme apprécies-tu le plus ?
La force fondamentale du Choix de l’école, c’est qu’on a des enseignants extrêmement impliqués. Ils choisissent Le Choix de l’école pour être accompagnés et sont déterminés à se former. Ces enseignants font aussi le choix d’enseigner en éducation prioritaire. Ils ont muri leur réflexion et savent où ils mettent les pieds à la rentrée.
Le collectif est une force inestimable.
Durant les quatre semaines du campus, six heures par jour, les futurs enseignants vont vivre ensemble, apprendre ensemble, ça va cimenter le groupe. Je remarque en tant que formatrice que tout au long de l’année les enseignants communiquent et se réunissent. Les alumni qui ont terminé le programme du Choix de l’école continuent, eux aussi, à alimenter les groupes de discussion.
Prof en primaire en REP : quelles sont les spécificités ?
Enseigner en éducation prioritaire, c’est avoir des pratiques bienveillantes, exigeantes et collectives. C’est ce qu’on apprend au Choix de l’école. Les pratiques professionnelles doivent se construire et se réfléchir collectivement.
Une autre spécificité que les enseignants apprennent est l’importance de la coopération avec les parents et les partenaires. Les enseignants qui enseignent en REP reçoivent également des formations supplémentaires.
Quand on travaille en éducation prioritaire, il faut avoir conscience qu’on travaille à réparer des inégalités sociales et éducatives, et que tous les élèves ont des besoins éducatifs particuliers. Dans le cadre de la formation, les enseignants travaillent ainsi sur la différenciation pédagogique, sur les élèves à besoins éducatifs particuliers, etc.
Quelles situations observes-tu le plus fréquemment chez les enseignants débutants ?
Bien qu’ils soient formés, les premiers mois d’enseignement sont très durs. C’est un métier exigeant. C’est là que le collectif et le suivi individuel du Choix de l’école prennent tout leur sens. J’ai régulièrement en première période des appels paniqués des enseignants.
Quand vient la seconde période, au retour des vacances d’automne, ils ont compris. Ils se sont posés et respirent de nouveau. Les choses commencent véritablement à se construire. Lors de cette nouvelle période, la difficulté va être de passer des activités aux apprentissages. C’est génial de les voir grandir si vite.
Ce qui est formidable avec les enseignants du Choix de l’école, toutes cohortes confondues, c’est qu’ils ont tous une formidable envie d’enseigner qui persiste malgré les difficultés rencontrées. On ressent leur désir d’être formé, ils entendent les conseils qui leur sont donnés et les mettent en application.
Qu’as-tu envie de dire à celles et ceux qui souhaitent devenir instit’ ?
Que c’est un métier d’une richesse infinie. C’est un métier difficile, mais passionnant tant sur le plan humain qu’intellectuel. Sur le plan humain, c’est une rencontre absolument étonnante avec une classe et les individus qui forment cette classe. Ça apprend des choses sur l’autre et sur soi-même. Il faut absolument réfléchir sur soi pour pouvoir enseigner aux autres.
Sur le plan intellectuel, c’est une réflexion formidable et extrêmement gratifiante. Comment enseigner un savoir ? Pourquoi j’enseigne ça ? Il faut que ça soit un véritable apport pour les élèves. Quelle entrée vais-je choisir pour enseigner par exemple la Révolution française ? On ne peut pas tout enseigner, il faut donc avoir un parti-pris. C’est une implication de soi quand on fait des cours.

Pour aller plus loin
Vous aussi, sautez le pas vers l’enseignement au primaire, collège ou lycée professionnel en étant formé et accompagné par l’association Le Choix de l’école.

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