
“J’ai repensé à ce vieux projet que j’avais au lycée : devenir prof d’anglais.”
“J’ai repensé à ce vieux projet que j’avais au lycée : devenir prof d’anglais.” https://www.lechoixdelecole.org/wp-content/uploads/2021/08/Sadio-devenir-prof-danglais-1024x684.png 1024 684 Le Choix de l'école Le Choix de l'école https://www.lechoixdelecole.org/wp-content/uploads/2021/08/Sadio-devenir-prof-danglais-1024x684.png“J'ai repensé à ce vieux projet que j'avais au lycée : devenir prof d'anglais.”
Sadio, 29 ans, a réalisé durant le confinement qu’elle n’avait jamais pris le temps de réfléchir à ce qu’elle voulait faire de sa vie. Après des études de droit, elle prépare sa première rentrée de prof en collège. La crise sanitaire a été un déclic. Pour de nombreux Français, le télétravail ou chômage partiel imposés ont été des accélérateurs de réflexion, pour peaufiner des projets de reconversion professionnelle. A la sortie du premier confinement, près de la moitié des actifs affirmaient envisager de changer de métier, d’après une étude BVA. Et c’est plus encore aujourd’hui ! A l’image de Sadio, 29 ans, qui se destinait à une carrière d’huissière de justice et a choisi de devenir prof d’anglais. Elle témoigne :
« J’avais découvert le métier d’huissier de justice lors de mes études de droit. Des professionnelles étaient venues nous présenter leur activité, et cela m’avait beaucoup plu, notamment parce que cela paraissait varié, entre les tâches au bureau et sur le terrain. J’avais donc postulé pour un stage de six mois dans leur étude, et j’avais enchaîné sur un CDD de deux ans, d’octobre 2018 à septembre 2020. Mais durant ces deux années, je me suis rendu compte que le métier ne me correspondait pas. Le confinement du printemps 2020 arrivé, j’ai été mise au chômage partiel et je ne suis pas retournée à l’étude jusqu’à la fin de mon contrat. C’est là que j’ai pris le temps de m’interroger.
Je me suis demandé dans quel secteur je pourrais me sentir plus utile que derrière mon bureau. J’ai repensé à ce vieux projet que j’avais au lycée : devenir prof d’espagnol, d’anglais ou d’histoire-géo. A l’époque, j’étais scolarisée à Henri-IV, un lycée parisien d’excellence où l’on nous prépare pour la “voie royale” que sont les prépas ou les grandes écoles… Et où la fac d’histoire n’était pas une option. Après mon bac ES, j’étais donc rentrée dans le moule et j’avais rangé cette idée dans un coin pour me diriger vers l’école de droit d’Assas.
“Je me lance.”
C’est pendant ce temps de réflexion qu’une amie m’a parlé du Choix de l’Ecole, une association qui aide les jeunes actifs à se reconvertir dans l’enseignement et les accompagne durant leurs premières années d’enseignement en collège d’éducation prioritaire. Elle-même était en reconversion et venait de quitter le secteur du conseil. En allant la voir dans sa classe, j’ai eu un déclic. Je me suis dit : ok, je me lance ! A mes yeux, l’enseignement est vraiment un métier qui a du sens. On forme les citoyens de demain et l’on se sent utile au quotidien. J’ai aussi envie de leur transmettre mon goût pour l’école, mon envie d’apprendre, et d’essayer de donner confiance aux élèves.
Je me suis aussi engagée dans une association qui organisait une aide au devoir pour les collégiens de mon quartier. C’était un plaisir de les retrouver tous les mardis soirs ! Rien à voir avec la boule au ventre que j’avais tous les week-ends dans mon ancien travail ou la hâte que j’avais, dès le lundi, de voir la semaine se terminer. J’aidais les collégiens à faire leurs exercices, mais on pouvait aussi discuter, apprendre à se connaître, parler de leur orientation, de leur futur lycée…
J’ai ensuite passé la sélection en plusieurs étapes pour rejoindre Le Choix de l’Ecole. J’ai participé cet été à l’université d’été, puis je serai accompagnée toute l’année, chaque mercredi, et pendant deux ans. L’an prochain, je vais enseigner l’anglais à des collégiens dans l’académie de Créteil. J’ai hâte ! J’appréhende un peu aussi car je ne sais pas encore quelles classes je vais avoir, mais je trouve cela rassurant d’avoir un accompagnement toute l’année. Je ne me voyais pas passer le Capes et me lancer seule pour, peut-être, me rendre compte que ce n’était pas fait pour moi. Pendant l’université d’été du Choix de l’Ecole, j’ai aussi pu rencontrer d’autres personnes qui vont être profs pour la première fois à la rentrée : on est tous dans la même démarche et cela crée une certaine cohésion. On sait qu’on n’est pas seuls.
“C’est la première fois qui fait peur.”
Sans le confinement, sans cette phase au calme, je n’aurais sans doute pas pu prendre le temps de me poser et de réfléchir à ce qui me rendait heureuse, à ce qui avait du sens pour moi. D’un point de vue financier, j’ai eu la chance de pouvoir m’appuyer sur mes droits au chômage. Ce n’est donc pas un gros risque pour moi, mais je comprends que le virage puisse être difficile pour certains.
Quand on est jeune, on ne nous donne pas le temps de réfléchir, de nous connaître, afin de prendre ces décisions qui vont influencer le reste de notre vie. Et on ne prend plus ce temps lorsqu’on est lancé dans une carrière. Désormais je me dis que si je devais me reconvertir une seconde fois, je serais prête à le refaire. C’est la première fois qui fait peur ! »
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